Des mots qui tuent
Théâtre / Cie Bou Saana (Ziguinchor - Casamance - Sénégal)
Vendredi 15 Novembre à 20h30
Ce sont des moments sur des trajets de vies...se déroulant en Afrique ; alors cela devient : histoire de la vie, de la vie de la mort, de la mort de la vie, de la mort de la mort...
Oui ! car, comme le dit La Parole, personnage fédérateur et grand gardien de l’imaginaire : « prendre l’âme dans un corps ne suffit pas pour anéantir l’humanité [...] il reste des traces, et la trace [est] la mémoire qui se greffe au vivant. »
La parole, « le meilleur ou le pire », prodigieuse conquête, est tout au long de la pièce, dévoyée pour embrouiller le « bon » sens et faire qu’identité rime avec sécurité, égalité avec rivalité, chance avec concurrence, bonheur avec leurre...
L’Histoire regorge de périodes où les réflexes étaient conditionnés pour faire voir l’étranger en ennemi et l’original, l’inventeur, le créateur, comme condamnables - comme aujourd’hui où l’avenir est ramené à une ambition de pacotille.
Dans l’histoire présentée, sous le souffle et dans l’esprit de la légende africaine révélée dans le spectacle, nous voyons bien qu’en se creusant un peu les méninges, il est possible de sortir de ces engrenages où fusions et confusions se chevauchent, tissages et métissages se rejettent, où sévit la liberté de réprimer la Liberté, où la force ignore le droit et où la paix est définie en creux de la guerre.
Cinq comédiens, seize personnages, six actes, beaucoup d’énergie, d’humour, de l’absurde faisant écho au réel, pour une approche ethnique, religieuse ou identitaire de grandes questions de notre temps. Des allers-retours comiques qui racontent la vulnérabilité de l’être humain tout en appelant à considérer que le pire, vraiment, n’est pas certain.